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Storified by TV5MONDE.COM INFO · Fri, Oct 12 2012 03:57:33

12 octobre 2012 - 11h00 GMT Les patrons prennent leur bâton de pèlerins 

Il s'agit, pour ces pionniers, de prêcher la bonne parole, celle qui favorise la promotion des femmes dans l'entreprise, auprès de nouveaux publics. En espérant que ces patrons encore récalcitrants deviennent de nouveaux adeptes. 

Il y a trois ans, à l'occasion d'un Women's Forum à Deauville, plusieurs patrons, d'une poignée de multinationales, avaient solennellement pris l'engagement d'oeuvrer pour la promotion des femmes dans l'entreprise. Aujourd'hui, lors d'une nouvelle conférence dans le cadre du Women's Forum, l'heure est bilan. Certes, le pari a été tenu – mais avec une nuance. De taille, d'ailleurs. Si les entreprises (telles que Renault Nissan Alliance, France Telecom-Orange, Sanofi ou Coca Cola) qui s'étaient engagées ont bien tenu leurs promesses en matière de promotion des femmes dans leurs propres rangs, « nous n'arrivons pas encore à convaincre d'autres PDG, en dehors de notre cercle, de nous imiter », admet Michel Landel, le DG de Sodexo. « Cela n'a pas grand intérêt de prêcher pour notre propre chapelle », souligne de la même façon Dominique Reiniche, la présidente pour l'Europe du groupe Coca Cola.

Mais pas question d'en rester là pour ces battants. De nouveaux objectifs chiffrés concernant leurs propres efforts dans leur entreprise ont été adoptés, ainsi que d'autres recettes, tel qu'un système de sponsoring des femmes afin qu'elles atteignent le sommet (comité exécutif ou autre) plus aisément. « Il ne s'agit pas de simple mentoring, avertit Beth Brooke, global vice-chair de Ernst & Young, il s'agit d'un vrai soutien stratégique aux femmes ». En outre, les PDG présents ont décidé d'exercer une certaine pression sur leurs homologues dans d'autres entreprises, et de jouer le rôle de « rôle modèles », justement, auprès d'elles afin de convaincre leurs responsables de l'intérêt, non seulement au nom de l'équité, mais aussi au nom de la bonne gestion, d'être plus inclusif vis-à-vis des femmes. C'est cette nouvelle visibilité, croient-ils, qui permettra des avancées là où elles font défaut.

Quelques exemples, tirés de l'étude Women Matter 2012, publiée par le cabinet de conseil McKinsey. Ainsi, si la loi française sur les quotas dans les conseils d'administration a permis une augmentation à plus de 20% aujourd'hui de leur représentation, il n'en va de même pour les comités exécutifs, véritable organes de décision, soit dit en passant, où elles représentent moins de 8%. Il va sans dire que les comités exécutifs ne sont pas couverts par le dispositif français... La Belgique est encore plus mauvaise élève. La proportion de femmes dans les conseils d'administration n'atteint pas les 10 %, pas plus que dans les comités exécutifs.

De quoi souhaiter également que le Forum soit moins féminin et accueille plus d'hommes à l'avenir, histoire de les travailler au corps.  

12 octobre 2012 - 08h50 GMT   L'inconscient, un piège pour les femmes – et les hommes 

Une nouvelle étude lève le voile sur les automatismes du cerveau, défavorables aux femmes, et surtout, sur les outils développés pour lutter contre ces biais. 

On croyait les stéréotypes le fruit de l'éducation et de la culture. Et voilà qu'une étude remet le vieux débat « nature ou culture » sur la table. C'est Diverseo, un cabinet de conseil et de formation, spécialisé dans l'identification et la réduction des biais cognitifs, qui l'alimente. Sa recherche, première du genre, vise à évaluer de matière scientifique et chiffrée l'influence de nos biais inconscients, ce qu'on appelle aussi communément des associations automatiques, sur nos décisions, ou, dans le cadre précis de l'enquête, sur la perception que nous avons du leadership.

Le leadership, un attribut masculin avant tout 

Les résultats ont quelque chose de déprimant : quel que soit l'âge (et les jeunes générations sont loin d'être exemptes de biais automatiques, au contraire !), la fonction, le milieu professionnel ou l'origine géographique, nous avons, hommes comme femmes, la même perception : le leadership est avant tout un attribut masculin. Cela vaut pour les hommes inconnus si on les oppose à une femme connue et de pouvoir ! Un quidam, comparé à Dilma Rousseff, présidente du Brésil ou à Christine Lagarde, patronne du Fonds monétaire international, remporte la mise. Incroyable ! Et si déprimant...

Même constat lors d'une séance, tôt ce matin, au Women's Forum de Deauville. Le test, passé par toute l'assemblée, livre un résultat similaire : il faut plus de temps – quelques nanosecondes supplémentaires – pour que le public (incidemment constitué d'une majorité de femmes) associe les qualités de leadership aux femmes dont les photos sont projetées sur un écran qu'il n'en faut pour les attribuer aux hommes. Autrement dit, les femmes sont « victimes » de ces biais automatiques autant que les hommes...

Etre conscient de ces biais, surtout si l'on est chef d'entreprise ou responsable des ressources humaines, serait déjà un premier pas... Nathalie Malige rapporte un complément d'étude, effectué par des spécialistes de Harvard. Aux urgences d'un hôpital, quelle que soit la couverture santé, les patients sont traités différemment en fonction de la perception automatique qu'ont d'eux les médecins, selon une autre étude. L'affaire est sérieuse quand il s'agit de la carrière professionnelle d'une femme, mais quand c'est une question de vie ou de mort, on imagine encore plus l'intérêt de travailler sur ces biais....

Reste que si ces réflexes sont innés, comment les corriger ? Est-ce même possible de le faire ? « Oui », répond Nathalie Malige, présidente et fondatrice de Diverseo. Ouf ! « Le cerveau est constitué de deux types de processeurs, comme un ordinateur. L'un est rationnel. L'autre, automatique et intuitif, explique-t-elle.  Or le deuxième prévaut beaucoup plus qu'on ne le croyait dans les prises de décisions ». C'est vrai en particulier pour le recrutement et les promotions, selon le champ de l'étude menée par Diverseo. Pas étonnant dans ces conditions que les efforts, de la part des entreprises, afin de promouvoir les femmes dans la vie professionnelle accouchent de résultats décevants...

Une formation en ligne pour faire évoluer le cerveau 

L'équipe Diverseo a mis au point, avec les chercheurs de Harvard, divers outils visant à « débiaiser » les perceptions des individus. De petits tests, à effectuer tous les matins, sur un téléphone portable, par exemple, comme une nouvelle gymnastique du cerveau et qui consistent à recréer des situations avec des contre-stéréotypes, des « rôle modèles » différents, des prises de décision rapides dans ce nouveau contexte, le tout afin de réduire dans un premier temps l'impact de ces automatismes, puis de le corriger entièrement.

Et ça marche ! Appliquée à des responsables dans des entreprises, cette formation en ligne a permis la promotion des femmes, par exemple, puisqu'elles subissaient moins, ou plus du tout, l'effet négatif des perceptions automatiques que ces responsables avaient à l'origine envers elles et qui remettaient en cause leurs qualités de leaders. « Dans dix ans, nous prendrons des décisions de manière totalement différente, assure en souriant Nathalie Malige, puisque nous comprendrons mieux comment marche réellement notre cerveau. »
ec_cong024 · ecoev
11 octobre 2012 - 14h40 GMT  Viviane Reding : “Je gagnerai cette guerre” 

La Commissaire européenne fait face à une fronde sur sa proposition d'imposer des quotas de femmes dans les conseils d'administration des sociétés européennes.

La Commissaire européenne à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, ne décolère pas. Alors qu'elle tente, par tous les moyens, d'accroître le nombre des femmes dans les conseils d'administration des sociétés européennes cotées, les entreprises traînent des pieds. Non seulement elles rechignent à se mobiliser volontairement, mais en plus, alors que la Commissaire, excédée par ces lenteurs, s'apprêtait à dévoiler une proposition de loi visant à doter les conseils d'administration de 40% de femmes à horizon 2020, les ministres de certains pays-membres ont tenté de faire dérailler le processus. Ils ont en effet envoyé une lettre à la Commission faisant état de leur opposition à une telle directive... De quoi torpiller les efforts législatifs de Viviane Reding ?

Pas question, pour cette battante luxembourgeoise, en politique depuis plus de trente ans, de baisser les bras. « Je gagnerai cette guerre », n'a-t-elle pas hésité à affirmer lors de son intervention au Women's Forum de Deauville, ce jeudi. L'opposition de neuf ministres de pays-membres de l'Union européenne ne semble que mobiliser encore plus l'énergie légendaire de la Commissaire.

La mixité, gage de meilleure performance

« Les analyses scientifiques montrent que les entreprises qui pratiquent la mixité, en particulier dans les instances de décision, affichent de meilleurs résultats, insiste-t-elle. S'opposer à cette évolution est donc une mauvaise idée ». D'ailleurs, même parmi les pays « sceptiques », les choses avancent, a souligné la Commissaire. C'est le cas au Royaume Uni et en Allemagne, où la représentation des femmes s'est récemment accrue, à Royal Mail et à la Deutsche Bank, du fait de la conviction des dirigeants quant aux bienfaits d'une meilleure représentation féminine au sommet de l'entreprise.

En outre, les écoles de commerce de plusieurs pays européens ont concocté une liste de 8 000 noms de femmes aptes à siéger dans un ou plusieurs conseils d'administration. Une façon d'aider la Commissaire – et de couper l'herbe sous le pied à ces hommes d'affaires qui se plaignent de ne jamais trouver de femmes à nommer ....

Reste donc à convaincre les ultimes récalcitrants - et notamment certains élus au Parlement européen venant de pays « anti-quotas». Car si certains observateurs faisaient remarquer, à l'annonce de l'envoi de la fameuse lettre hostile à la proposition de Directive européenne, que la messe était dite et la proposition morte-née, pour Viviane Reding, la bataille ne fait que commencer. « La politique européenne n'est pas le fruit de discussions de seuls mâles en costume gris, enfermés dans une salle de réunion, c'est un processus ouvert », a-t-elle ironiquement déclaré. Et elle a bien l'intention de participer aux efforts pour convaincre ceux, élus et autres participants au processus de décision, qui s'opposent encore aux quotas de revoir leur position. « Ce n'est pas la fin de l'histoire, ce n'est que le début», a-t-elle ajouté, se réjouissant, semble-t-il, de la bataille à venir...  

11 octobre 2012 - 13h00 GMT “Nous devons toutes être la voix des femmes maliennes”

Trois questions à : Theo Sowa, PDG, African Women's Development Fund

Présente au Women's Forum de Deauville, en France, la Ghanéenne Theo Sowa, fondatrice du Fonds de Développement pour les femmes en Afrique, s'exprime sur trois sujets clé du Continent.

Que peut-on faire pour aider les femmes au Mali ?

Les Maliennes sont actuellement très vulnérables et il est difficile pour celles du Nord de s'exprimer ou d'agir, du fait des dangers physiques qu'elles encourent. Mais il y a encore des femmes qui peuvent agir dans le reste du pays. Surtout, il est de la responsabilité des femmes du monde entier, sur le Continent africain comme à l'extérieur, de pousser pour une solution négociée au Mali, qui stopperait la répression envers les femmes. Nous devons toutes être la voix des femmes maliennes. Cela vaut pour les média, puisqu'il faut pousser le dossier afin qu'il ait autant de présence que la Syrie, par exemple ; cela vaut pour les gouvernements - et l'Etat français, ancienne puissance coloniale en particulier, qu'il faut mettre sous pression pour qu'ils agissent diplomatiquement, et enfin, cela vaut pour les organisations régionales, telle que la CEDEAO, qui doivent lancer le processus de négociation au Mali. En tout cas, il est grand temps d'agir.

On vante les capacités des femmes africaines à agir pour la paix, pensez-vous qu'il s'agit d'un mythe ou d'une réalité ?

C'est vrai, les femmes ont été très actives dans ce domaine au Libéria et en Sierra Leone, par exemple. Ce sont les femmes qui sont allées voir les seigneurs de la guerre pour tenter de faire cesser les violences, et qui ont fait pression sur la CEDEAO pour qu'elle leur accorde une audience en vue de trouver des solutions. Malheureusement, une fois les négociations de paix entamées, les femmes sont généralement exclues du processus. Ce qui est absurde, puisqu'on laisse négocier les hommes qui viennent de se battre et qui ont des enjeux de pouvoir ou des enjeux économiques (on pense aux ressources naturelles, par exemple) évidents. Les femmes, en revanche, ont un intérêt objectif à la paix et la stabilité. Si elles étaient incluses, elles seraient très efficaces.

L'autre problème des femmes africaines reste leur absence de pouvoir et leur précarité économique, que préconisez-vous pour améliorer les choses ?

L'African Women's Development Fund œuvre précisément dans ce domaine, en donnant des fonds à des femmes pour améliorer leur indépendance économique et politique. Il faut là aussi écouter les femmes. Non seulement les différences régionales existent et nous ne pouvons pas plaquer des recettes éprouvées ailleurs sur un pays ou une situation particulière en Afrique, mais en plus, il faut gérer l'ensemble des problèmes, économiques, sociaux, sociétaux, religieux, qui sous-tendent l'absence de pouvoir et de sécurité économique des femmes. Prenons l'exemple de la violence envers les femmes. Non seulement une femme doit bénéficier d'une certaine indépendance économique pour quitter son foyer par exemple, mais en plus, elle doit savoir où aller. Or s'il n'existe pas de refuges pour les femmes, si les chefs de village ne sont pas convaincus d'en mettre un à disposition des femmes, si la communauté ne soutient pas les femmes battues, rien ne pourra avancer. Il faut donc, pour lutter contre certains problèmes propres aux femmes, avoir une vision d'ensemble des éléments du problème et s'y attaquer en même temps. Ce qui, je dois dire, est rarement le cas des ONG, basées en Europe ou aux Etats-Unis, aussi bien intentionnées soient-elles. Elles ne prennent pas assez en compte le terrain, et n'écoutent, je le redis, pas assez les femmes.
11 octobre 2012 - 10h00 GMT L'Afrique est à l'honneur au Women's Forum

Parmi les quelque 1200 participantes au Women's Forum de Deauville, en France, une cinquantaine d'Africaines, principalement anglophones, venues d'Afrique du Sud, du Ghana ou du Libéria pour évoquer les qualités des femmes non seulement en matière de création de richesse et d'emplois, mais également en termes de négociations et de processus de paix.

Et puis, parmi les représentantes du Continent, quelques femmes micro-entrepreneuses, comme Khady. Portrait.

En robe africaine, un peu légère pour la pluie de Normandie, Khady M'Baye semble avoir encore du mal à réaliser ce qui lui est arrivé. Venue de la campagne sénégalaise, elle s'exprime difficilement en français. Son interprète explique qu'elle a été invitée par une entreprise, Capgemini, associée à MicroWorld, prestataire de microcrédit. Obligée, à 33 ans, de s'occuper de ses parents, Khady a dû chercher des revenus. Un jour, dans son village, elle repère une affiche vantant le microcrédit, dépose un dossier peu de temps après avec un projet, celui d'acheter perles et tissu pour confectionner des objets de décoration, des bijoux et des petits jouets, qu'elle vendra ensuite. Elle obtient l'argent (quelques centaines d'euros) et lance son affaire. «Mon but ici est de montrer ce que je peux faire », dit-elle, quelque peu perdue dans l'enceinte rutilante du Women's Forum. Elle qui n'avait jamais quitté son pays a même du mal à être impressionnée par les pédégères et autres femmes d'affaires qui arpentent les allées du Forum. Difficile pour elle de prendre la mesure, tant le changement est grand. Sa mère, qui l'appelle sur son portable pour lui demander comment elle va payer le petit déjeuner de la famille ce matin, la ramène à sa réalité quotidienne.

Est-elle fière d'être entourée de ces femmes de pouvoir, elle qui n'a que celui de faire vivre sa famille ? « Je suis très contente d'être ici », se contente-t-elle de répondre. La seule chose qu'elle espère de ce Forum, ce n'est pas de découvrir les recettes pour une meilleure croissance en Afrique, ni celles qui permettraient aux femmes de se libérer, c'est, elle le répète, de montrer ce qu'elle sait faire, même si la concurrence, en matière de bijoux et de bibelots, est grande au Sénégal. D'ailleurs, c'est décidé, elle veut aller au Maroc voir ce que produisent les artisans locaux, afin de donner un nouveau look à son propre style. Autant dire qu'elle se sent pousser des ailes après ce premier voyage. Le « pouvoir » transmis par le Forum est clairement contagieux. 
10 octobre 2012 - 18h00 GMT Najat Vallaud-Belkacem : "Les femmes sont des hommes comme les autres"

Au cours d'un plaidoyer en faveur des droits de la femme et de l'égalité professionnelle, bien normal pour celle qui n'est pas seulement la porte-parole du gouvernement français,  mais aussi la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem a mis en garde, au Women's Forum de Deauville,  contre la tentation de parer les femmes de qualités spécifiques, telle que la douceur ou la bonne organisation, et qui seraient utiles à l'entreprise. « Les femmes doivent accéder aux responsabilités dans le monde professionnel au nom de l'égalité et rien d'autre, a-t-elle martelé. Cette théorie des qualités spécifiques aux femmes ne fait que conforter les stéréotypes et assigner des rôles déterminés aux deux sexes», a-t-elle ajouté. Et de conclure :  « Les femmes sont des hommes comme les autres et les hommes sont des femmes comme les autres »....

 L'effort, selon elle, doit porter sur deux choses, d'une part, l'ouverture en matière de vie professionnelle, et de l'autre, l'éducation, et ce,  dès le plus jeune âge. 


Sur la question de l'accès au monde professionnel, la ministre a noté que si 87 branches professionnelles sont répertoriées en France, seules 11 d'entre elles embauchent des femmes !  Signe d'un horizon pour le moins restreint pour elles. La faute aux stéréotypes, qui figent les parcours scolaires. « Il faut donc travailler dès la maternelle sur ces éléments », a-t-elle insisté, pour que les uns et les autres, garçons comme filles, développent les mêmes compétences. 


Un comportement plus inclusive vis-à-vis des garçons


Ce n'est pas gagné. De fait, les études récentes montrent que les enseignants se comportent de façon très différentes envers les garçons et les filles. Les garçons sont plus sollicités, plus choyés, plus « inclus ». Résultat, ils développent cette aisance à prendre la parole, cette confiance en eux qui les poussera plus tard à demander une augmentation, cette assurance en toutes circonstances. Autant d'atouts qui serviront leur carrière à venir... Et autant d'efforts de conscientisation à faire auprès des enseignants... 


Les femmes, elles, seront dès le plus jeune âge, confrontées aux stéréotypes, puis, dans l'entreprise, au plafond de verre, aux parois de verre, aussi, qui les isolent, sans oublier le plancher collant, qui les coince dans les petits boulots, précaires et mal payés. « On ne peut pas penser la reprise sans se pencher sur le sort des travailleuses pauvres », a averti Najat Vallaud-Belkacem. Pour conclure sur ce qui, depuis plusieurs études, est désormais connu, à savoir que l'équilibre paie au sein des entreprises, celles-ci affichant de meilleurs résultats si le nombre de femmes  dans leurs instances de décisions atteint une masse critique. 

10 octobre 2012 - 14h30 GMT Lancement du 8ème Forum des Femmes à Deauville


La salle est sombre, les spots passent du rose fuchsia au violet. Ce

n'est pas une boite de nuit, mais le Centre International de

Deauville, où le 8ème Forum des Femmes s'ouvre. « My dear friends »,

répète Véronique Morali, la patronne du Women's Forum, puisque

l'anglais est la lingua franca du Forum, qui se tiendra jusqu'au 12

octobre dans cette station balnéaire française. Le thème cette année ?

La croissance, qu'il faut relancer. Et comme les méthodes masculines

ont prouvé leurs limites - elles seraient mêmes, selon certaines

interprétations, à l'origine de la crise économique actuelle - ,

tentons de réfléchir à la croissance en tant que femmes. Tentons

également de réfléchir à des solutions pour l'avenir du monde, pour la

paix, pour l'amélioration du sort des femmes, en tant que femmes. Pour

ce faire, le Forum a cette année invité pour sa séance d'ouverture

deux prix Nobel, l'Iranienne Shirin Ebadi et la Libérienne Leymah

Gbowee, la première célèbre pour la défense des droits des femmes

iraniennes, la deuxième pour sa « grève du sexe » dans un Libéria aux

prises avec les seigneurs de la guerre. Le ton est donné. Celui d'un

militantisme féministe international.


Parmi les petites phrases de la séance d'ouverture : « Le moment est

venu pour que les femmes s'assurent qu'une interprétation libérale de

l'Islam soit privilégiée plutôt que la vision patriarcale actuelle »,

déclare l'Iranienne.


« Il ne s'agit pas de ranger les femmes dans différentes catégories

régionales, celles qui sont mariées trop tôt comme en Iran, ou celles

qui sont victimes de pressions sexuelles de la part de leurs

enseignants comme en Afrique, le combat des femmes, même s'il diffère,

est partout le même », déclare la Libérienne.


Et parmi les « hauts » et les « bas » de la séance : plusieurs

histoires qui font sourire ou au contraire émeuvent, comme celle de

cette toute jeune fille, qui lutte actuellement contre la mort dans un

hôpital au Pakistan, victime d'une agression après avoir milité, à

l'âge de 13 ans, pour que les filles puissent aller à l'école, dans

une région aux mains de groupes talibans. 13 ans, c'est justement

l'âge du mariage pour les filles en Iran. Alors que les militantes

féministes voulaient voir l'âge porté à 18 ans, le gouvernement n'a

rien voulu entendre. Seule consolation, avec l'avènement de la

révolution islamique dans le pays, l'âge du mariage pour les filles

avait été abaissé à.... 9 ans. Autre source de satisfaction, même

limitée, pour les participantes du Women's Forum, le fait, souligné

par Shirin Ebadi, qu'une princesse saoudienne soit récemment apparue

sans voile, à la télévision, pour parler des droits de la femme. « Il

y a quelques années, elle aurait été décapitée pour cela », précise la

militante iranienne. Conclusion sur une note on ne peut plus sobre,

donc, malgré les spots rose qui scintillent dans la salle...


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