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Article paru dans ©La Libre Belgique du 30/11/2012, p.25 Planète Biodiversité.
A mettre en relation avec les observations prémonitoires de Maurice Maeterlinck (1911) sur les stratégies fines développées par le monde végétal (cf. article sur L'intelligence adventive, repris ci-dessous), notamment la stratégie adventive des plantes invasives, les herbacées exotiques d'abord (Renouée du Japon, Berce du Caucase, etc.), et maintenant la seconde vague d'assaut mondial des espèces ligneuses envahissantes... La systémique de notre civilisation a encore beaucoup à apprendre du...règne végétal quand il reprend ses droits. Préoccupant?
Une nouvelle vague de plantes invasives
Julie Anciaux
Mis en ligne le 30/11/2012
Après les plantes herbacées exotiques, voici les arbres et arbustes.
- Envahissantes - Au rayon des plantes exotiques invasives, on
connaissait déjà, chez nous, la balsamine de l’Himalaya, la berce du
Caucase ou encore le séneçon d’Afrique du sud. Introduites dans nos
jardins pour leur beauté, elles se dispersent dans la nature où elles
prolifèrent de manière incontrôlable. Actuellement, une nouvelle vague
d’espèces végétales envahissantes, plutôt ligneuses qu’herbacées, frappe
la planète entière.
"L’hémisphère sud est le plus fortement touché",
explique Etienne Branquart, le responsable de la cellule
interdépartementale sur les espèces invasives de la Région wallonne. "Des
plantations colossales de pins et d’acacias, originaires du nord, ont
été réalisées en Afrique du sud, en Nouvelle Zélande, en Australie pour
produire du bois et de la pâte à papier. Maintenant, on se rend compte
que certaines de ces espèces envahissent les milieux ouverts adjacents
et épuisent les ressources en eau du sol. Des millions d’hectares sont
concernés."
L’Europe occidentale n’échappe pas au problème.
Ici, les empêcheurs de tourner en rond sont en grande partie des
arbustes ou des arbres introduits avec des objectifs ornementaux. Ils se
nomment cornouiller soyeux, cotonéaster horizontal, rhododendron,
rosier rugueux, spirée, faux-vernis du Japon "Le cerisier tardif a,
lui, été planté pour tenter de produire du bois de qualité et
d’augmenter la fertilité des sols grâce à sa litière améliorante. Non
seulement il n’est pas l’essence miracle qu’on pensait, mais en plus il
peut former des fourrés très denses. Après une coupe en forêt, il peut
présenter un développement explosif, entraver la régénération naturelle
des autres ligneux et même mettre à mal le succès des futures
plantations."
Les ligneuses invasives sont une menace
importante pour la biodiversité. Car si les herbacées s’installent dans
des terres soumises à une gestion intensive comme les prairies et les
bords des routes, les ligneuses leur préfèrent les milieux
semi-naturels, souvent dotés d’une grande valeur biologique. C’est ainsi
que l’on retrouve, par exemple, le cotonéaster horizontal sur les
pelouses calcicoles, le faux-verni du Japon dans les milieux rocheux, le
cornouiller soyeux dans les zones humides, le rosier rugueux dans les
dunes "Les déchets verts sont le plus grand vecteur de contamination des milieux semi-naturels par les plantes invasives", poursuit notre interlocuteur, qui lance un appel au public. "Ne
déposez jamais vos déchets verts dans la nature. Même broyées,
certaines espèces végétales sont tellement résistantes qu’elles peuvent
régénérer une nouvelle plante. Ces pratiques sont prohibées par la loi
et peuvent être à l’origine d’importants dommages environnementaux."
Mais
quelles sont les mesures mises en œuvre pour ne plus planter d’arbres
ou d’arbustes exotiques au caractère envahissant ? Le projet AlterIAS
(Alternatives aux plantes invasives) a permis d’établir, en concertation
avec le secteur horticole, un code de conduite reprenant une liste de
plantes ayant un impact élevé sur la biodiversité, que les
professionnels s’engagent à ne plus produire et planter. Leur plantation
sera aussi prochainement interdite dans le cadre d’une nouvelle
circulaire à l’attention des pouvoirs publics. Mais M. Branquart
reconnaît que "peu de précautions sont prises avant l’introduction de
nouvelles espèces ligneuses potentiellement invasives. Le recours à des
analyses de risque n’est pas systématique. Elles devraient pourtant
être réalisées avant tout projet conduisant à l’introduction de grandes
quantités de plantes dans l’environnement, en particulier dans le cadre
des aménagements forestiers, du développement de l’agro-foresterie ou de
la production de biomasse. On pourrait ainsi mettre en balance le
bénéfice socio-économique attendu et le risque environnemental".
Une
réflexion à prendre en compte à un moment clé où notre pays pourrait se
tourner vers de nouvelles essences adaptées au réchauffement du climat.
Julie Anciaux
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